can('t) take my eyes off you ; azur-joo

Lun 2 Oct 2023 - 20:50

a kiss before dying //« and i like large parties. they’re so intimate. at small parties there isn’t any privacy. » — f. scott fitzgerald, the great gatsby

Décor stroboscopes et lava lampes. Bleu nuit, jaune-vert, rouge magma. Les couleurs se mangent sur les corps élancés sur la piste de danse. La fumée des invités picotent les yeux des novices alors que les habitués respirent à pleins poumons les substances vaporeuses d’autrui. Mélange des sens, des musiques tendances, ça tourbillone dans sa tête qui lâche-prise, et son rire mustang part au galop à mesure que sa tête bascule en arrière… Tellement heureuse là maintenant, qu’elle a failli renverser sa vodka tonic sur sa poitrine. Mais Billie s’retient un minimum de tomber. Face à elle, des gens riches, probablement influents, puisqu’ils gravitent dans la galaxie d’Azur-Joo. Alors elle fait attention (un peu). Elle les bouffe des yeux, sans savoir si elle les trouve vraiment fascinants ou si elle feint son intérêt. C’est déjà trouble ce soir, et elle a envie de continuer, d’aller plus loin.

« Incroyable ! Je ne savais pas ! Ça doit être d’un ennui sans moi dans l’coin haha ! »

Et elle s’fait sa place, accrochée au bras d’un autre qu’Azur-Joo. Parce qu’il l’a ghosté toute la journée, elle le ghoste en soirée. Childish. Alors que c’est lui qui l’a faite entrer. C’est lui qui lui permet de se sentir comme un poisson dans l’eau. Mais elle peut pas s’empêcher de vouloir le faire payer pour la chance qu’il a déjà. Du coin de l’oeil surveillé, il n’est pas seul –jamais. Mais elles sont factices ces groupies, ne dureront pas aussi longtemps que sa vraie admiration. Et voilà qu’il signe un nouvel autographe, s’esclaffe sous les compliments ; alors elle gobe une nouvelle pilule artificielle, offerte gracieusement par celui dont elle a oublié le nom… Heureusement, on l’interpelle sur ses rêves et ça la ramène à la réalité d’la soirée.

« Je veux faire un disque. Et je veux que les gens l’écoute encore et encore jusqu’à le briser. Puis j’en ferais un autre. » Passion sérieuse s’embrase dans l’fond d’ses yeux. « Vous voyez cette musique là… » Doigt levé en l’air. « Vous bougez sur son tempo sans vous en rendre compte. Vous l’avez dans la peau. J’suis sûre que vous connaissez les paroles par coeur. C’est cet effet que j’aurais. »

Sûre d’elle, prête à tous les dévorer sur place. L’sourire qui mange la moitié d’son visage. Sa chaleur contagieuse irradie. Si bien qu’on l’invite à prendre le micro… Défi à son énergie. Mais pas seule. Pas sans la vraie star de la soirée : Azur-Joo Lee. Qu’on lui rappelle qu’elle n’est rien sans lui. Juste un satellite…

« Okay... » Enfin, son attention le retrouve lui et rien que lui. « Si tu t'sens prêt à te frotter à moi, j'le suis aussi... »

hrp : xoxo

Dim 8 Oct 2023 - 10:46

can('t) take my eyes off you ★
no artist tolerates reality.

l’ignorance est le meilleur des mépris.
tu ne le sais que trop bien, Azur.
détestant être le dindon de cette farce.
être pris dans un jeu qui est le tiens.
sauf que Billie sait jouer aussi.
et tu regretterais presque sa présence.

presque, oui, parce qu’elle te laisse.
et actuellement, tu n’as pas besoin d’elle.
discussions vaguement sérieuses.
entre deux gorgées de ta boisson.
retient une grimace ; ça brûle l'œsophage.
l’abandonnant dans un coin presque vide.

c’est qu’il faut signer un autographe.
échanger un rire ; factice, toujours.
et tu voudrais juste l’oublier, mais…
elle a la voix qui porte, Billie, forte.
là, ça te tends, Azur, mais en général non.
c’est ce que t’aime quand elle chante.

par contre, t’aime pas ce connard à son bras.
alors que tu pourrais la laisser rentrer avec lui.
mais non, t’es bien trop possessif pour ça.
pourtant, tu feintes, comme si de rien n’était.
mimant un intérêt pour la fille en face de toi.
sauf qu’il a fallu sa voix dans le micro à Billie.

vos regards qui se percutent ; noir est le tiens.
elle te rappelle à quel point tu n’en veux pas.
d’une relation, de l’amour et tout le reste.
grinçant des molaires quand elle te défis.
tu affiches pourtant tes incisives dans un sourire.
venant la rejoindre avec une fausse flegme.

▬ Il faudra plus que ça pour me terrifier.

murmuré à son oreille après t’être penché.
elle est complètement défoncé, tu le vois.
ça te fout la haine, tu la détestes comme ça.
quand elle est sur son nuage, sans toi.
sauf que tu gardes la face, Azur ; aimable.
gracieux, la voix prête à vibrer pour eux.

un duo, voilà ce qu’elle devait imaginer.
non, c’est un combat de boxe cette chanson.
une joute discrète où tu lui voles la vedette.
par colère et par méchanceté égoïste aussi…
voulant enfoncer deux doigts dans sa gorge.
la forcer à tout dégueuler sur le parquet.

alors que tu reconnais son talent.
la beauté de sa voix, malgré la situation.
elle reste claire, juste et putain, ça te rend fou.
et quand la musique s'arrête, t'es face à elle.
ignorant si tu veux la gifler ou l’embrasser.
tu n’en fais rien lui prenant son micro des mains.

▬ C’est fini.

sifflé entre tes dents pour elle.
la soirée, tout... tu sonnes fataliste.
juste avant de remettre ton masque.

▬ Ah ! Merci merci !

la risette revenue au galop sur ta face.
tu t’inclines sous les applaudissements.
remerciant presque trop gracieusement.
un oeil de rapace sur la silhouette de Billie.
en coin, discret, mais bien présent et dur.
tu refourgue les micros à un garçon passant.

▬ Non, merci. Je vais devoir rentrer… c’est que tu minauderais presque. J’ai un appel important assez tôt demain matin.

mensonge, mais on te regarde intéressé.
les autres sont toujours captivés.
et ça t’enivre, Azur, t’aide à respirer.
le bras qui glisse autour de la taille de Billie.
tu la gardes près de toi ; prisonnière.
attendant qu’on vous apporte vos vestes.

▬ Dès que je pourrai en parler, je vous donnerez des exclusivités.

habilement, tu ne promets rien aux vautours.
tes affaires te sont amenés promptement.
vague mouvement de tête en guise de merci.
le pas détendu, léger et tu dis au revoir.
tout en pressant ta cavalière vers la sortie.
une fois dehors tu souffles, inspire aussi.

▬ Ce n’est pas comme ça que tu réussiras.

froid comme si on était en Antarctique.
bouillonnant comme un volcan au dedans.
grondant dans un calme trop dangereux.

(c) noctae

Ven 27 Oct 2023 - 18:08

a kiss before dying //« and i like large parties. they’re so intimate. at small parties there isn’t any privacy. » — f. scott fitzgerald, the great gatsby

Sa voix qui l’enveloppe, qui l’enrobe… Il pourrait être en train de la toucher, ça ferait le même effet. Et elle lui en veut d’être si bon alors qu’elle s’accroche à son micro comme une désespérée. Pourtant, elle a tout donné, sans savoir par quel sortilège elle a réussi à se concentrer. Puis c’était bon. Juste lui qui monte dans les tours, crooner au plus juste, du miel pour attraper les mouches qui tombent à ses pieds au bas de la scène. Ça la met en colère et la bluffe en même temps. Il a un tel contrôle, arrive si bien à faire vibrer les émotions, qu’elle se demande si il ne vient pas d’une autre planète. Jalouse.

Lui, enchaîne comme si rien ne s’était passé. Elle, finit à bout de souffle, cavalcade dans la poitrine et les oreilles, ça lui file le tourni, ça l’excite, et elle aussi est accrochée à ses lèvres comme une addict. Elle en veut encore. Mais elle ne sait pas si c’est simplement de s’être donnée pour lui faire face ou le fait d’avoir chanté avec lui dans cette drôle de synergie. Parce qu’elle a vu les regards qu’il lui a jetés depuis qu’ils se sont retrouvés micro en main. Et son palpitant lui court presque après, alors qu’ils se regardent un instant suspendu dans cette tension électrique où il n’y a plus qu’eux…

Mais il reprend la main.
Intime que c’est fini.
L’froid l’envahit.
Éboulement dans la cage thoracique.
Elle a très bien compris.
Elle déglutit, retiendrait presque une perle de sel, mais son ego la fait tenir, droite et fière.
Sourire evanescent presque absent malgré les compliments.
Il mène la danse avec ses lippes et ses mercis.
Et elle se laisse faire, poupée abasourdie, désarticulée.
Son bras autour de sa taille la ramène un peu plus près de la réalité d’Azur. Sa main vient chercher ses doigts par automatisme. S’y emmêlent, magnétiques, inconscients. Sa chaleur retrouvée vient lui grignoter l’espace le temps de récupérer leurs affaires, faire quelques pas.

Puis à l’extérieur, c’est à nouveau le froid –ils se séparent– un nouveau duel qui commence.
« Qu’est-ce qu’y a ? C’était pas aussi bon qu’un rail de coke ? »
Regard sulfure qui coule sur lui, elle se rapproche comme un aimant pour lui souffler… « Pourtant t’as été parfait. » Une main se glisse dans ses cheveux sombres… «Comme à chaque fois. » … s’fait caresse et glisse lentement dans son cou… « Comme toujours. » … effleure son torse d’un doigt-plume… pour finir agrippée à sa chemise. Légère obsession qui grogne… Une, deux, trois secondes… Elle relâche le tissu, détache son regard du sien... Et se retient de se jeter à ses pieds.

Elle a complètement ignoré sa remarque, alors qu’elle s’est bien plantée dans son coeur. Nervosité à alléger, les bras qui s’étirent, les épaules qui roulent pour décoincer son dos qui a tout pris. Elle fait les cent pas autour de lui –lionne en cage–, pourrait faire craquer sa nuque si elle voulait. Mais à la place, elle s’allume une clope, bâtonnet incandescent au bout des doigts, au bout des lèvres. Elle le toise du regard. Again.

« Je voulais encore danser. » Sous-entendu, je voulais rester, la nuit n’est pas terminée. « So make me. » Sous-entendu, tu dois te faire pardonner.

hrp : xoxo