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| ouest | Enclavé des reliefs, le repaire des villains fait bien moins flambeur que celui des héros : en effet les truands ont réquisitionné les divers bâtiments d’un très ancien ranch, datant du XIXe, tout en bois séculaire. Pas une trace de bétail en-dedans les enclos, dont certains piquets penchent voire ne tiennent même plus ; à la place des voitures y sont garées en vrac, et l’endroit la journée semble un no man’s land. Toutefois, la nuit, l’on y voit des lumières à travers les carreaux, et des éclats de rire résonnent au cœur des granges ; diaboliques on dirait, ou alors juste moqueurs. À tous les coups c’est parce qu’on y fomente des plans.
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| Que serait l’Amérique sans ses fameux diners ! Celui de Millden ne fait pas l’exception : avoisinant la route et construit en longueur, son sol est un damier et ses banquettes rouges. Quant à ses tables bien sûr qu’elles sont chromées jolies, en formica brillant. On n’y paye qu’une fois sa tasse de café - après ça l’employé.e vous la remplie sans fin, à moins de dire stop - et les milkshakes y sont aussi grands que sucrés. Les routiers y mangent seuls et les jeunes entre ami.es, si ce n’est en amoureux ; on n’y compte même plus les touts premiers rencards tant ils y sont nombreux.
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| Toute en boiserie blanche dont la peinture s’écaille, il n’empêche qu’à l’église il y a la messe, toujours, et ce tous les dimanches ; au matin l’on dirait que la foi fait effet, assez pour motiver les fidèles à venir. Le cimetière s’étend derrière la bâtisse, et plus les tombes y datent plus elles sont en pêle-mêle. Les jours de beau soleil, il a presque du charme ; quand même la nuit tombée rend les parages glauques, et chaque génération possède son lot d’histoire de fantômes qui baladent au milieu des stèles.
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| Projet déjanté d’un très riche ambitieux, le manoir est construit au tout début du siècle à peine les portes apparues ; justement car l’une d’elles se trouvait sur ses terres. Le vieil homme fortuné s’est alors jeté sur l’occaz’ : fait bâtir la maison tout autour de la porte, persuadé qu’il pourrait en tirer les profits. Trop âgé cependant, il décède peu de temps après les travaux finis. Depuis, la demeure est toujours vacante ; effraie trop les acheteurs ou le moindre héritier pour qu’on veuille en devenir le propriétaire.
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