TEN GATES TOWN
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  CalendrierCalendrier  Dernières imagesDernières images  FAQFAQ  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Mortecouille. | Sinclair
Louis Kennedy
Louis Kennedy
PRONOMS : Il / Lui
ÂGE : 29 ans
OCCUPATION : CEO
MBTI : INTJ
AVATAR : Aleksander
FACECLAIM : incoming
CRÉDITS : Veil - marc (mott - mutt - marr - matt ♥)
PSEUDONYME : zazu
Dim 24 Sep 2023 - 22:38

   

Monsieur, Madame.

Au menu du jour ; le chéquier.

Dans la demeure Kennedy, dix huit heure sonne le tocsin ; il faut dresser la table ! L'on s'agite en silence et les pas feutrés des domestiques glissent sur les tapis de l'inestimable demeure à mesure qu'ils fondent vers les vaisseliers. Deux couverts ce soir, pourtant madame Kennedy aime dîner de l'argent à la main ; elle aime tant le service de mariage qu'elle souhaite le sortir chaque dimanche. Alors les poignets des aides ménagères sont délicats au maniement de ces objets d'art. Dans le four cuit un rôti et ses oignons confits et, sur la gazinière briquée dans la matinée, ronronne une farandole de pommes de terres juteuses et croustillantes. La maison respire de ces douces odeurs gourmandes qui montent à mesure que le jour tombe. Le soleil coule sur les pelouses du domaine et la silhouette du jardinier, près de son établi, se dessine comme un saule pleureur ; il est penché vers les massifs de fleurs. Si ce n'étaient pour ses bras occupés à désherber cette portion déjà parfaite, son immobilisme l'aurait rendu statue.

À l'étage, madame Kennedy se prépare. Ses boucles sont parfaites, son teint clair comme le jour et la robe choisie pour le dîner met en valeur sa complexion de pêche. Face à elle, le miroir dans lequel elle lisse les plis de sa robe à la mode ; elle semble satisfaite par son reflet. Son minois respire la santé, sa blondeur est inchangée et la façon dont elle a recourbé ses cils, ce soir, met en valeur son joli regard. Le pas sautillant, madame quitte sa chambre dès lors qu'elle entend la porte s'ouvrir. Monsieur est rentré ! Il faut voir comme elle rapplique, le sourire aux lèvres, afin de l'accueillir depuis la balustrade de l'étage. « Louis ! » Monsieur Kennedy lève à peine les yeux vers elle, occupé à retirer de son crâne le chapeau dissimulant ses cheveux. Les pas de sa femme, dans les escaliers, résonnent à toute allure alors qu'elle se jette à son bras. « Tu as passé la journée dehors, tu as à peine dû retirer ton chapeau ! Tes cheveux sont tout plats... » Monsieur Kennedy, alors, se penche vers le miroir de l'entrée afin de vérifier les dires de sa femme. Elle semble avoir dit vrai puisque sa main, déjà, vient redonner du volume à ses cheveux roux. (Pas tout à fait roux, dirait madame, plutôt blonds éclairé de reflets vénitiens ! Monsieur répondrait : roux. Monsieur n'aime pas tortiller des fesses.)

Dès lors que la main de sa femme se tend vers ses cheveux afin de l'aider, monsieur est prit d'un mouvement de recul. « Oh, laisse moi donc faire, tu ne parviens jamais à faire quelque chose de correct lorsqu'ils manquent de volume comme ça... Michelle. Je m'en moque. On va dans la salle à manger, pas au consulat. Ah ! Arrête de chipoter et... La voilà qui tire sur ses mèches afin qu'il se baisse à sa hauteur, chipie. C'est que monsieur est grand. Michelle ! Il tonne, elle rougit mais n'en démord pas. J'aime bien que tu sois bien coiffé. Tu me casses les pieds. Mais non ! Pas du tout. Allez, voilà, c'est bon. Qu'est-ce que - oh non, Louis, ne retire pas ta cravate pour manger, ça fait négligé ! » Le geste de monsieur s'interrompt et son regard tombe sur sa femme, visiblement agacé. Un silence plane, brisé ensuite par le rire candide de Michelle. « D'accord mon chéri, monsieur trésaille à ce terme, après tout tu as eu une longue journée, tu peux bien te mettre à l'aise. Pardon. »

Soupir.
« Allez, viens dans la salle à manger ! J'ai acheté une caisse d'un très bon champagne. Là, le ton de monsieur Kennedy se fait plus sec, plus urgent. Du champagne ? Pourquoi ? Et bien, pour ce soir ? J'adore le champagne. Une caisse tu dis ? » Il faut voir comme monsieur se rembrunit.
Dès lors qu'ils s'installent à table, chacun de leur côté, les plats commencent à être servis. Le personnel de maison n'est plus aussi conséquent qu'au temps du grand père Kennedy, ni même du père, cependant Monsieur prétend aimer les ambiances plus intimistes. Voilà quelques semaines qu'il a renvoyé tous ceux qu'il jugeait superflus. « Tout de même, il manque au moins quelques bras pour servir le dîner... Il ne répond pas. J'y pensais aujourd'hui, comment ferons nous lorsque nous allons recevoir ? On engagera des extras pour la soirée. Mh... Elle n'a pas l'air ravie mais c'est Monsieur prend les décisions, à la maison. Madame n'a rien à dire. Oh, j'ai fait tout un tas de choses aujourd'hui. Je suis d'abord allée prendre un brunch avec les filles au club - les hommes t'ont demandé, ils étaient bien tristes que tu ne sois pas là. Tu viendras avec moi dimanche prochain ? Monsieur hoche sobrement la tête et, suivant ce geste, madame s'éclaire de ravissement. Oh, formidable mon chéri ! Nous irons ensemble. Je t'emmènerai ensuite dans cette charmante boutique que j'ai dénichée, oh elle vend de très beaux habits. J'ai acheté quelques robes, je suis sûre qu'elles te plairont. Madame vivote, s'agite, bats des cils, quelque chose dans sa façon de parler chercher à attirer sur elle l'attention lointaine de son époux. Ce dernier, s'il l'écoute en vérité très attentivement, ne la regarde pas et se concentre sur le velouté de concombre froid posé devant lui. Et j'ai aussi trouvé un excellent pâtissier, tu verras, j'ai ramené tout un tas de petites mignardises ! Madame ne mange pas, elle le regarde, mains jointes sur sa jolie robe. Ah, et puis je suis passée chez le bijoutier, il a presque terminé de sertir la paire de boucles d'oreilles que j'ai commandée. Tu sais, pour le dîner de la semaine prochaine ? Je t'ai laissé la note avec les autres, sur ton bureau. »

Monsieur a serré le poing autour de sa cuillère en argent, il mange furieusement sa soupe froide.

« C'est bien aimable. » Lui, en revanche, n'a pas du tout l'air aimable. « Mais c'est normal Louis ! Cela te facilite la vie pour tout transmettre au banquier par la suite. Tu es bien plus doué avec les chiffres que moi. Un petit silence plane, Madame finit par attraper sa cuillère afin de prendre une gorgée de son velouté. Les épaules de Monsieur se détendent rien qu'un peu - le calme a l'air de l'apaiser. Ah ! Le voilà qui se tend de nouveau. J'ai emmené ton costume chez le tailleur ! Il va reprendre les coutures de la doublure qui sont abimées. Slurp agacé, il contemple son assiette creuse avec des airs de tempête. Oh, je lui ai aussi parlé d'une future commande, il va falloir que tu en aies des nouveaux. »

Monsieur grimace discrètement. Son nez se fronce, ses lèvres se pincent, puis s'avancent, sa mâchoire crisse un peu. La douceur du velouté n'a pas eu l'air de le tempérer ses orages. Face à lui, madame rayonne. « Et toi ! Alors, Louis, tu ne m'as pas raconté ta journée. »

Silence.
Monsieur la regarde, l'air acerbe.
« ... » Son dos très droit soutient la stature de son regard - un instant plus tôt, il s'était voûté sous le poids de sa colère. « J'ai conduis. » Et voilà tout ce qu'il répondra. Prête à en recevoir davantage, Madame reste pendue à ses lèvres durant quelques secondes mais le silence que son époux laisse planer lui fait comprendre qu'elle n'en aura pas plus. Sentant enfin l'orage se profiler, elle bredouille en souriant, « Formidable ! Tu adores conduire. » Puis elle s'éclaire soudainement, foudroyante comme un rayon de soleil ; « Je ne t'ai pas dit ! Je suis allée au garage vendredi, pour ta voiture ! J'ai rencontré un homme charmant qui va te refaire la peinture, c'est merveilleux n'est-ce pas ? »

Au moment où le rôti est posé sur la table, Monsieur se lève d'un bond. Sa main a tapé sur la table, le geste a été si soudain que la domestique près de Madame en aura fait tomber une pomme de terre. « Tu aimes tant... ta voiture... » Monsieur ouvre la bouche, le regard plein d'éclairs, mais il ne semble pas capable d'exprimer ce qui le met ainsi en colère. Sa main se lève, « Louis ? » La patate roule sous la table. Penaude, Madame se redresse - a-t-elle fait une bêtise ? « C'est le rôti que tu n'aimes pas ? » Son inquiétude sincère est touchante, elle semble dévastée par l'état de son époux (qu'elle remarque enfin).

« Je - la bouche de Monsieur se tord. Ah, Michelle ! » Il tonne une dernière fois - que lui reproche-t-il ? - puis fait volte face afin de fuir la scène. Les petits pas de Michelle se précipitent derrière lui, déjà il enfonce son chapeau sur son crâne, ouvre la porte, attrape sa veste. « Louis ! Louis ?! Tu sors de nouveau ? Mais le dîner est servit ! Louis ! Attends, son époux traverse la pelouse en grandes enjambées, déterminé à rejoindre sa voiture. tu vas trop vite ! Est-ce que je t'attends pour manger ? Non ! »

La portière claque,
Monsieur est parti.
Madame lisse sa robe sur la pelouse, désappointée.

///

Ses cheveux, ici, ne sont définitivement pas plaqués sur son crâne - à force de les avoir dérangés, Louis les a ébouriffés. Au devant de son piano, il aura l'air un peu fou ; ses mains frappent les noires et les blanches avec une dextérité diluée ( : dans le whisky posé à sa droite). Entre chaque morceau, il coule son verre et demande ; un autre ! Encore, encore (combien de chanson cela fait-il ? il ne sait plus, la foule non plus, il est bien étrange qu'un Monsieur en chemise et pantalon repassé sache jouer un si beau Jazz, cependant il vient assez souvent, on ne se demande plus vraiment.) encore, encore un autre.

« Oh concentre toi sur les notes golden boy. marmonne un contrebassiste à sa droite, sourcils froncés. J't'en foutrai des - des notes - Sortez le, il tient plus la route. comme à chaque fois. Non, oh ! Eh oh ! » Il proteste, haute taille, belle carrure, mais l'ivresse retire la menace de sa voix. « oh, laissez moi finir mon whisky tout d'même... T'auras celui là quand t'auras payé ceux d'avant. Oh bah non, sans façon... »

Poussé à l'extérieur sans ménagement, monsieur n'a plus l'air d'un Monsieur. Ni même d'un Louis. Par contre, il a toujours l'air furieux ; l'alcool n'a pas aidé et la musique, puisqu'elle s'est arrêtée, a cessé d'apaiser ses nerfs. « J't'en foutrai du champagne ! Et ses robes à froufrou un geste flou accompagne ses mots, j'vais les payer avec - avec quoi même - tes bouteilles là ! sans préambule, Louis commence un jeu de rôle avec lui même. Se déportant vers la droite, il emprunte une voix féminine (traînante malgré tout, car l'alcool l'empêche de bien articuler). ooohlala, mes boucles d'oreilles, et tout le tralala, retour à gauche, il reprend sa propre voix, mais Michelle, à quoi ça te sert ! à droite, Je sais pas ! Je sais - rien, rieeen du tout ! à gauche, Rieeen du tout ! à droite, Rien du tout, du touuut, DU TOUT ! à gauche, Mortecouille ! à droite, Donne moi ton chéquier ! à gauche ? (comme vous, il se perd) BAH NON - son pied se lance dans le vide, voulait-il frapper quelque chose ? Il n'y avait pourtant rien devant lui. t'as déjà utilisé TOUS LES CHÈQUES MICHELLE ! »

Et après avoir prononcé ces mots, Louis s'arrête.
Nez froncé, front plissé, il s'affaisse dans ses soucis au bord de la route et, le crâne ployant entre ses genoux repliés, se met à marmonner des secrets pour lui même.
Triste soirée.
@Sinclair Ipkiss
Awful
Revenir en haut Aller en bas
Sinclair Ipkiss
MEMBRE DU STAFF
Sinclair Ipkiss
PRONOMS : he — him
DATE DE NAISSANCE : 14/05/1938
ÂGE : 31 ans
OCCUPATION : forain (propriétaire du stand de tir à la carabine à la foire)
MBTI : ENTP
AVATAR : David Bowie
FACECLAIM : David Bowie
CRÉDITS : avatar par neosen, art par yec_yourz
PSEUDONYME : neosen
VISAGE : Mortecouille. | Sinclair Tumblr_pexz5tF6HP1qzhf3uo7_540
Lun 25 Sep 2023 - 11:08

En arrivant à Millden au cours de l'année 1965, juste avant le début de l'épidémie, Sinclair s'était tout de suite dit que c'était une sacrée ville de merde. Quatre ans plus tard, son avis n'a pas changé. Rien ne le retient - pas même le travail car il n'est pas né forain - sauf peut-être ce sentiment d'être à la maison. Avec le temps, il a fini par comprendre que les racines, quand bien même elles peuvent être laides, ont quelque chose de confortable. Il n'aime pas l'avouer, mais ce sont elles qui l'ont poussé vers la sobriété. Comment définir ce bien-être qui l'enveloppe sans le confondre avec la lassitude ? Ici, il n'y a rien à faire. Les rues sont aussi tristes que leurs résidents et les quartiers ont beau s'enjoliver pour envoyer un peu de mensonge dans les yeux bêtes des touristes, elles restent ennuyantes. Ses collègues lui ont dit qu'il les juge ainsi parce qu'il n'a connu que les trous à rats pullulants de Chicago - et qu'il en traine même l'odeur avec lui !
Difficile de convaincre ces imbéciles que non, il n'a pas Chicago dans la peau. Que Millden est sa première terre - que c'est dans ce havre peu tranquille et en même temps extrêmement ennuyeux qu'il a poussé ses premiers cris de nouveau-né. Avec du recul, il trouve que ça le représente bien : peu tranquille et extrêmement ennuyeux.
Bref.
Si, ce soir, Millden est une sacrée ville de merde, c'est parce que le courant a sauté dans le sud, privant la foire de lumière. Il aurait suffi aller à la centrale, ou toquer à la porte du maire pour se plaindre, mais parmi les gens du voyage on sait qu'on fait mieux de se taire car on ne paye pas l'électricité depuis quelques années maintenant et que si on le rappelle, ça risque de changer la donne.
Fort heureusement, la fête était déjà finie et les gamins rentrés à leurs pénates depuis longtemps. Pour les forains, c'est un peu plus compliqué : il faut se chauffeur autour d'un feu, profiter de la belle étoile et partager un moment de franche camaraderie. Autant le dire tout de suite : très peu pour Sinclair.

« Allez quoi ! Viens, fais pas ta tête de cochon ! » Qu'on lui avait dit alors qu'il s'entêtait à essayer de terminer son bouquin à la lueur de la lune. Sa lampe torche était épuisée entre temps.
Concevant qu'on n'allait sûrement pas lui ficher la paix de sitôt, Sinclair avait pris sa chaise sous son bras droit et son bouquin sous son bras gauche à la recherche d'une source lumineuse. Dans une situation pareille, n'importe qui se serait arrêté au premier diner du coin. Paraît que le McDonald's reste ouvert jusqu'à pas d'heures - mais non. Il veut la paix de sa caravane et sait quelque part qu'il ne la trouverait pas ailleurs que dans Millden elle-même.

Alors il s'est installé là, sous la lumière jaune qui passe au travers d'une fenêtre donnant probablement sur une cuisine. Par chance, voilà la demeure de deux vieillards avec peu de discussion et qui boivent très lentement leur soupe. Le bruit des succion et de chaque déglutition a été un long supplice dans un premier temps, mais maintenant arrivé au chapitre douze de Bien-être chez soi et en soi, il a fini par s'y habituer. Une petite voisine quelques étages plus hauts avait laissé sa radio allumée sur l'une de ses stations favorites. Quelques airs de jazz volent au-dessus de lui. Cette soirée est finalement devenue agréable.
Jusqu'à ce qu'un type plus loin beugle comme un ivrogne à quelques mètres de lui.
Ça suffit à Sinclair pour le crisper - tout à coup le calme qu'il a été désespéré de trouver est brisé. Il entend les vieux sucer leur cuillère, la gamine de l'étage faire grincer son vieux parquet, la radio grésiller au milieu du refrain, un chien aboyer sans cesse, l'odeur tenace des fruits de mer qu'on a servi quelques heures plus tôt dans le restaurant plus bas, puis l'inconfort de sa chaise.

D'un geste net, Sinclair retire ses lunettes de vue et plisse les yeux pour lorgner le parasite dans le noir. Il agite son bouquin en l'air et hurle à son tour : « Y en a qui essaient de se DÉTENDRE ici ! Ferme-là connard d'ivrogne ou je vais te racler le pif sur le gravier ! T'auras oublié tes chèques à la con avec ça ! » Et grogne un peu plus bas : « j't'en foutrais des Michelle, Michelle, Michelle... »
Entre temps, il a perdu sa page. Ca l'enrage, il ferme son bouquin d'un geste net. Clap. Le jette sur l'ivrogne. « Ma page. Merde ! » À en juger par l'état de Bien-être chez soi et en soi, il n'en est pas à sa première transformation en lancer de poids.


https://10-gates.forumactif.com/t12-sinclair-ipkiss#17 https://10-gates.forumactif.com/t26-ipkiss-sinclair#76
Revenir en haut Aller en bas
Louis Kennedy
Louis Kennedy
PRONOMS : Il / Lui
ÂGE : 29 ans
OCCUPATION : CEO
MBTI : INTJ
AVATAR : Aleksander
FACECLAIM : incoming
CRÉDITS : Veil - marc (mott - mutt - marr - matt ♥)
PSEUDONYME : zazu
Mar 26 Sep 2023 - 21:28

   

Monsieur, Madame.

Au menu du jour ; le chéquier.

Louis n'entend ni le bruit de bouche au dessus de la soupe, ni les humeurs du soir ; il n'entend que sa propre voix, son propre désespoir. Ce dernier, bien que tanguant sous les humeurs de l'alcool ingéré, est criant d'une vérité qu'il ne s'avouerait certainement pas sobre. Sans les vapeurs de sa liqueur brune, monsieur Kennedy est trop fier pour s'apitoyer ; il préférera succomber à l'agacement, à l'irritabilité, à la sécheresse. Mais à la tristesse ? Jamais. Il semblerait qu'il en ait grandement besoin en revanche, car l'état dans lequel il se trouve actuellement ne trompe personne. Quel triste tableau barbouillé, il est tout tâché de l'encre de ses humeurs contrariées et ne peut même pas s'en retenir. Son nez flanche vers le sol, ses épaules se sont affaissées sous le poids des épreuves passées et à venir.

Être pauvre n'est pas une option pour les Kennedy,
mais rien ne pourrait être pire que d'être ruiné.
Il ne s'agit pas de la même chose pour lui ; la pauvreté est un état de fait là où la ruine est une honte, une erreur, une calamité ! À qui peut-il la reprocher ? Les comptes ne sont pas nets - est-ce sa faute ? Ou bien celle de son père, de sa femme, de sa mère ?
Quelle panade ! Et encore il geint,

« Michelle, Michelle... » Le murmure de la colère de celui qu'il dérange ne lui parvient encore. En vérité, le monde tourne comme un carrousel et les chevaux, voitures, animaux qui l'animent le moquent et affichent des gueules déformées, métalliques ou pleines de crocs, toutes tordues de sourires goguenards. Le voilà qui redresse la tête, ébloui par les propres images projetées derrière ses paupières, et alors qu'il s'apprête à reprendre son monologue, un beuglement l'interrompt. Les yeux plissés, Louis ne reçoit l'offense qu'avec un temps de retard - le livre, déjà, lui est arrivé en plein visage. Ses mains, elles aussi, se lèvent à la traîne afin de le protéger si bien que la tranche lui atterrit en plein nez. Renversé vers l'arrière, une plainte de douleur le traverse et sa joue s'écrase contre la chaussée - à ce point, oui, car l'alcool le rend dramatique.

« C'était douloureux ! » Il s'exclame, plus surprit qu'il n'est outré - du moins pour le moment. Des graviers sur la joue, Louis se redresse dans un petit mouvement sonné et, l'avise avec mauvaise humeur. « À deux contre un, je vous fécili - félicite - félicilite pas. » Dans son ébriété, Louis voit double et est en vérité persuadé d'avoir affaire à deux malfrats.
La maladresse de son état lui enlève de sa superbe, cependant sur ses pieds et chancelant, monsieur Kennedy se collecte afin de venir vers lui (eux ?). Bien être chez soi et en soi brandit devant lui, Louis pousse le premier homme afin de le mettre en garde contre sa fureur  au goût de whisky. « Eh ! argument de poids. Oh ! Le livre balaie l'espace à la droite de l'inconnu (sûrement dans le but de repousser son second agresseur) mais le vide le fait déséquilibrer. En se rattrapant au poteau électrique, Louis revient lui faire face. Assez ! Je ne vous ai pas autori-risé à parler de-de Michelle comme ça ! » Toujours, Louis trouve un moyen pour empêcher quiconque d'autre que lui de glisser ne serait-ce qu'un mot de travers quant à sa femme. Lui seul a le droit de la critiquer (dans son dos).

Son corps chancelle vers l'arrière mais, toujours accroché au poteau, Louis tournoie autour de l'axe de ce dernier dans un mouvement d'une fluidité surprenante. « Allez voir ailleurs si j'y suis - votre page, c'est. Sa phrase se coupe net, il semble en avoir terminé - mais soulevé d'une inspiration, Louis finit par aboyer, « Quatre-vingt ! » Et lâche l'ouvrage dans le vide en pensant le lui avoir tendu.
@Sinclair Ipkiss
Awful
[/quote]
Revenir en haut Aller en bas
Sinclair Ipkiss
MEMBRE DU STAFF
Sinclair Ipkiss
PRONOMS : he — him
DATE DE NAISSANCE : 14/05/1938
ÂGE : 31 ans
OCCUPATION : forain (propriétaire du stand de tir à la carabine à la foire)
MBTI : ENTP
AVATAR : David Bowie
FACECLAIM : David Bowie
CRÉDITS : avatar par neosen, art par yec_yourz
PSEUDONYME : neosen
VISAGE : Mortecouille. | Sinclair Tumblr_pexz5tF6HP1qzhf3uo7_540
Lun 2 Oct 2023 - 11:44

Sinclair ne retient pas sa grimace de dégoût. Elle déforme ses traits et accentue ses quelques rides - en particulier celles qui creusent ses sourires, aussi discrets soient-ils, il est vrai. L'ivresse a beau être un état habituel chez les forains, ce spectacle le renvoie à chaque fois à un passé trouble avec un goût ambré trop prononcé et écoeurant. Face à cet inconnu qui peine à tenir debout, il a la désagréable sensation de se tenir devant sa propre image quelques années plus tôt. En même temps, et sûrement parce qu'il a plus de coeur qu'il n'aime l'admettre, ça lui rempli la tête d'un sale sentiment. L'empathie. Peut-être est-ce pour cela qu'il grimace en définitive.
L'espace de ces quelques secondes durant lesquelles il se fait spectateur de cette danse contemporaine et de la chute de son livre entre leurs pieds, Sinclair se questionne. Comment s'aiderait-il s'il avait été capable d'être face à lui-même au moment le plus humiliant de sa vie ?

Sa réponse est toute faite. Sans prévenir, plus brusquement qu'il ne le calcule, il attrape la nuque de ce jeune homme et lui enfonce deux doigts dans le fin fond du gosier. Quelques chatouilles contre sa glotte pour le faire vomir, quoi qu'en le faisant faire un tour sur lui-même pour ne pas refaire la couverture de Bien être chez soi et en soi toujours par terre. « Recrache-moi tout ça, mon salaud. Et pas sur mes pompes ! » Qu'il beugle en même temps, dans un ton qui frôle étrangement la franche camaraderie. « Après on parlera comme des hommes sensés et sobres. » Il sonne agacé - il l'est. L'idée part d'un bon sentiment, mais l'exécution est pleine de brusquerie. Sinclair ne s'excusera pas et s'assurera de ne pas voir le problème - car ce n'est jamais lui, le problème. Vous voyez ? Il retire ses doigts avant de se faire tâcher et penche le type vers l'avant pour qu'il vomisse au plus près du sol.
En attendant, le voisinage termine sa soirée dans la plus grande ignorance. La lumière s'éteint à quelques fenêtres, plongeant la petite rue dans une pénombre un peu plus lugubre.


https://10-gates.forumactif.com/t12-sinclair-ipkiss#17 https://10-gates.forumactif.com/t26-ipkiss-sinclair#76
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut Page 1 sur 1
Sauter vers: