TEN GATES TOWN
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unstatus quo ✵ sinclair
Royal Rockefeller
Royal Rockefeller
PRONOMS : he + him
DATE DE NAISSANCE : 04/04/1942
ÂGE : 27 ans
OCCUPATION : riche héritier d'une grande famille d'industriels (on se demande laquelle) de passage à millden pour changer d'air (askip)
MBTI : si il est entp je me flingue (entj)
AVATAR : lucian valencourt (electric bones)
FACECLAIM : jeremy dufour
CRÉDITS : artwork by @raspberryhazel
PSEUDONYME : mimo
VISAGE : unstatus quo ✵ sinclair LCSAChr
Jeu 21 Sep 2023 - 18:11


on dit qu’il est entré vers dix-sept heures et quelques, flanqué d’une poignée d’hommes débraillés en costume - le veston à la main, la cravate toute défaite - des types du beau quartier qui viennent souvent ici boire un whisky ou deux une fois sortis du job. on dit que c’était drôle de le voir parmi eux, parce qu’il tranchait, un peu, avec sa chemise mode et ses cheveux coiffés, son allure au comptoir lorsqu’ils s’y sont assis ; il a froncé le nez, parait-il, grimacé quasiment. le bar et son vernis poisseux presque visqueux, il a mis cinq minutes à y poser les coudes - c’est ce qu’on dit - et ses amis autours ont ricané moqueurs. pas longtemps. après ça l’on raconte qu’il a payé les verres, une tournée puis une autre, alors, on ne raillait plus ; on le félicitait d’être si généreux, et d’autant divertir. les hommes étaient contents et ravis de l’avoir ; au fond comme chaque fois.

chaque fois qu’ils invitaient ce Royal quelque part, ils s’amusaient beaucoup, et s’estimaient chanceux de la rencontre avec. on dit qu’ils l’ont connu au country club local, il y a trois semaines - et l’adoraient depuis - c’est qu’il les changeait tous de leur petit train-train fait de jour au bureau et de soir en famille, de gamins à l’école et de femmes au foyer ; Royal, dit-on, paraissait un semblable mais aussi un alien, la nouvelle attraction des résidents à l’Est. pour cela qu’aujourd’hui, il suivait au saloon.

enfin. on dit qu’à vingt heures pile, les bonhommes ont filé - de la faute aux épouses qu’ils fâcheraient, sinon - fait qu’à vingt heures et quart, Royal est seul au zinc.

à partir de là, plus besoin des on-dit.

on peut être témoin de comment il se tient : sur un des tabourets, bras croisés devant lui, faisant signe au serveur pour commander encore. un brandy - sans glaçon - sans s’il-vous-plaît non plus mais un vous serez chic. avant ça le garçon lui rappelle l’addition ; la première est réglée, seulement, pas la suite. Royal hausse un sourcil, j’ai l’air d’être sur la paille ? fouille ses poches un instant.

en ressort des billets qui sont loin d’une liasse - une trentaine de dollars, lissés mais pas assez - et le reste ? il est tout sauf inquiet des espèces manquantes. avec celles qu’il possède, il dépose une carte. le barman lui demande, c’est quoi, ça ? Royal répète, “ça, c’est quoi ?” Le Diner’s Club, ça vous parle ?

un silence en réponse.

il récupère la carte, la lui montre de plus près, ça ne vous parle pas ? l’employé dit que non. Royal sourit, très large, comme s’il venait d’entendre la plaisanterie de l’an, est-ce qu’on vit au même siècle ? actuellement c’est le vingtième - je précise au cas où… plus sérieusement - tout le monde paye avec ça - ça, ça s’appelle une car-teuh-de-cré-dit. les syllabes épelées comme on parle aux idiots, une car-teuh-de-cré-dit ? une carte de crédit, oui. vous pigez vite, bravo ; c’est l’avenir cet objet - Frank McNamara, vous connaissez ? non, c’était son idée - mais passons… bon, vous voyez ces chiffres, là ? c’est mon numéro de compte. donc, vous prenez un stylo, vous me notez ça bien, vous envoyez le tout à l’adresse indiquée et ça paiera ma note. non. comment ça, “non” ? ça ne marche pas comme ça. comment ça pas “comme ça” ? bien sûr que si, ça marche “comme ça”. et le serveur dit non, toujours, et fait marrer Royal, vous pigez quand je cause ou vous faites juste semblant ? à tout moment peut-être qu'on va le mettre dehors.
[ sinclair — saloon — début septembre ]
cactus

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Sinclair Ipkiss
MEMBRE DU STAFF
Sinclair Ipkiss
PRONOMS : he — him
DATE DE NAISSANCE : 14/05/1938
ÂGE : 31 ans
OCCUPATION : forain (propriétaire du stand de tir à la carabine à la foire)
MBTI : ENTP
AVATAR : David Bowie
FACECLAIM : David Bowie
CRÉDITS : avatar par neosen, art par yec_yourz
PSEUDONYME : neosen
VISAGE : unstatus quo ✵ sinclair Tumblr_pexz5tF6HP1qzhf3uo7_540
Dim 24 Sep 2023 - 13:53

Pris dans l'étau du dernier rayon de soleil passant son bras au travers des carreaux, cinq hommes s'adonnent aux jeux. Cartes en main, regards sévères et concentrés, ils baignent dans un parfum de scotch et de cigarette. Autour d'eux, l'éparse fumée stagne et donne à ces roublards des airs de saints léchés par la lumière divine et de fins cirrus. La première règle du poker consiste à ne pas avoir l'air commode - avez-vous déjà vu des joueurs dévoiler toutes leurs dents ? C'est à croire que ces types ont peur de faire refléter leur mauvaise main sur l'émail de leurs chicots.
Une table plus loin dans le saloon, Sinclair fait mine que le café et le Millden News and Weekly Tribute constituent une activité bien plus noble. Régulièrement - et surtout discrètement comme on lui a appris à Chicago - ses coups d'oeil bifurquent vers les méfaits de ses voisins. Il toise la nuque grasse et suintante de Pat' et surtout son jeu. Son très mauvais jeu.
Une semaine plus tôt, le fils de Pat', Patrick Jr., était venu apprendre à Sinclair l'adage qui dit qu'on récolte ce que l'on sème. Après avoir subi sa très désagréable compagnie, Junior et ses copains du lycée ont jugé que détruire le stand de tir à la carabine était une bonne façon de passer leurs nerfs à eux.

« Va falloir rembourser les conneries de ton fils. » Sinclair était venu calme - tellement que ça en faisait presque peur. Pourtant, sa chemise était dégueulasse, et ses mains aussi. À croire qu'il s'était baigné dans la poussière avant de toquer à la porte du père de Junior. À ce jour, impossible de déterminer s'il s'était défoulé contre quelque chose (ou quelqu'un ?) ou s'il avait seulement essayé de réparer vainement la casse de son stand. Une chose était sûre en revanche : il en avait ras le cul de s'énerver ou de réparer.
Pat' s'était confondu en excuses. Impossible de trouver Junior pour lui faire la leçon. Sinclair n'est pas connu pour sa patience alors :
« L'argent. Maintenant. »
Forcément, Pat' n'en avait pas. Il avait des dettes jusqu'au cou.
Sinclair lui avait alors donné des conseils, the Chicago way.
« Je m'en branle de tes excuses, Pat' ! Va faire du poker, et t'as plutôt intérêt à gagner ! »
« C'est-à-dire que... je ne sais pas jouer. »
« Mais personne ne sait jouer au putain de poker ! »

Depuis, quelques jours se sont écoulés et les voici tous les deux. Sinclair aurait pu se rembourser de lui-même mais il connait mieux que quiconque les déboires de l'addiction. Pas question de retomber dedans, qu'il s'agisse d'une pilule ou de quelques jetons pour jouer. À la place, envoyer Pat' lui a paru être une excellente idée. Afin de s'assurer qu'il ne se débine pas, il l'accompagne incognito, surveille la partie et lui rappelle d'une pression l'existence de son pistolet - que c'est toujours mieux de confronter des joueurs de poker qu'Ipkiss et sa mauvaise humeur bonus une balle dans le pied, vous voyez.
Lorsque la partie touche à sa fin, il en est déjà à son sixième café. La tachycardie commence à lui filer de sales couleurs - alors, quand Pat' lui remet les billets gagnés (ou plutôt qu'il se les fait arracher des mains), Sinclair file à toute vitesse dans les W.C du saloon en poussant d'un coup de hanche fébrile les portes battantes.
La nuit a le temps de tomber, les clients d'aller et venir. Assis sur la cuvette, le pantalon aux chevilles, il compte les dollars gagnés par Pat' en se demandant comment a-t-il pu remporter la première partie de sa vie. La vérité, c'est qu'il n'a sûrement pas besoin d'autant d'argent pour retaper son stand. En fait, il n'en a même pas besoin du tout car la force des forains c'est bien l'union. Le problème de Sinclair (parmi tous les autres), c'est que l'union, ça l'emmerde. Et il ne va pas cracher sur quelques repas offerts par le jeu de Pat' pour les prochaines semaines. Laisser des gamins abrutis tirer sur des ballons et quelques vieilles conserves ne rend pas riche.

Une heure passe (qu'est-ce qu'il y a fait ? mystère). Vingt heures approche. Les toilettes ont engourdi ses jambes, signe qu'il est temps de sortir. Il constate que groupe du comptoir s'est amenuisé, ne laissant plus qu'un type en train d'essayer d'entourlouper le bon vieux Alphonse. Sinclair l'ausculte d'un regard avant de baisser les yeux sur sa propre tenue. Tout à coup, ça le met mal à l'aise : la même chemise mode, les cheveux coiffés un rien pareil, les pompes similaires à la différence que tout ce qui l'habillait lui ne valait pas si cher. Les mêmes couleurs, la même stature. C'est la voix d'Alphonse, derrière le bar, qui l'empêche de s'égosiller à propos d'un hasard vestimentaire.
« Non. C'est pas comme ça. Non, insiste-t-il, non je veux pas m'énerver alors arrêtez, m'sieur. »
Sinclair reconnait ce petit tremblement dans la voix - ça paraît douloureux, presque comme un sanglot. Pour avoir connaissance qu'à la moindre colère, Alphonse se transforme en véritable volcan (au sens premier du terme, rappelez-vous que notre histoire se déroule à Millden), Sinclair lâche son trop-plein de dollars sur le comptoir.
« Tiens, c'est bon, c'est pour moi. Y a pas à t'énerver mon salaud. Respire, pour voir ? »
Alphonse, tout à coup moins sérieux car il paraît être sur le point de pleurer, comme giflé par une forte émotion, bégaie.
« Ipkiss. Ah- ah... il se fout de moi. Il se fout de moi. Je suis énervé. Je vais être encore plus énervé. Je respire mal, je vais- je vais- »
C'est un effort de demander à Sinclair de calmer un type énervé. Un comble, même.
« C'est bon tu l'as ton fric ! Bon t'arrêtes de chialer comme une donzelle ! On dirait ma mère ! »
Un effort raté. La peau d'Alphonse brunie et craquelle. Si le saloon est mis à sac par son propriétaire, Sinclair n'aura plus aucun endroit pour un café pas cher. Même le diner est devenu hors de prix depuis la fin de la quarantaine.
Il chope le gamin à la tête blonde par la nuque en froissant son col.
« On sort, tu vois ? On sort ! On reste devant, viens nous chercher quand c'est bon, ok Alphonse ? »
Alphonse ne peut pas lutter très longtemps contre sa mutation. Sinclair le sait, l'a déjà vu à l'oeuvre. Il ne perd pas de temps et tire le touriste jusqu'au dehors. La porte se referme dans leurs dos. Ne reste plus que le silence du quartier, le vent chaud provenant du désert tout autour.
Sinclair défait sa chemise de deux boutons et la sort de son pantalon d'un coup sec. Là, comme ça, il n'a plus l'air d'avoir tout à fait la même tenue.

« Putain de touriste, vous allez nous faire tuer avec vos conneries de carte. » Il rage, et rage aussi car il s'imagine bien avec une cigarette pour passer le temps. Le poids de son badge 3 Years Clean & Sober décoré d'un petit soleil souriant lui rappelle que c'est mal. À l'intérieur du saloon, on entend un peu de casse (rien de méchant) et la voix rocailleuse d'Alphonse hurler : JE VEUX PAS M'ÉNERVER. MAIS JE SUIS TRÈS TRÈS EN COLÈRE. Au fond de lui, Sinclair acquiesce. Il comprend.


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Royal Rockefeller
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DATE DE NAISSANCE : 04/04/1942
ÂGE : 27 ans
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FACECLAIM : jeremy dufour
CRÉDITS : artwork by @raspberryhazel
PSEUDONYME : mimo
VISAGE : unstatus quo ✵ sinclair LCSAChr
Jeu 28 Sep 2023 - 17:30

il avait vu la veine poindre au front du serveur, palpitante à la peau - sans s’inquiéter du tout parce qu’il l’avait trop vu, ce petit détail-là - Royal ne comptait plus les patiences perdues, le nombre d’employés qu’il avait excédé ; c’est cela sa nature. c’est ça la nature même des jeunes gens de sa race. les fortunes anciennes se moquent d’être accablantes, s’en font une habitude si ce n’est un emblème, assumé fièrement ; elles n’ont peur de rien ! surtout pas des états d’âme autre que la leur ; la leur dans tous les cas ne leur appartient plus puisqu’elles l’ont bien souvent revendue au Diable. alors, il avait admiré bouillir le sang d’Alphonse, un sang fait de magma mais quand même un quelconque, et donc, un sang trop anodin pour qu’il pense en démordre.

il aurait insisté si tu n’étais pas là. soudain. au comptoir avec lui, tu te tiens et l’étonnes à couvrir sa faillite, habillé comme tu l’es ; Royal croit instant à des histoires absurdes. il croit à l’espace-temps, aux voyages en-dedans. il croit que tu es lui, peut-être, dans un futur proche mais d’un univers loin, un cosmos parallèle, où les choses tournent mal et le transforment en toi ; qu’est-ce qui m’est arrivé ? il croit à ces folies et puis la stupeur passe ; il redevient lui-même qui ne te connaît pas. lui-même et son orgueil. il ne peut décemment pas te laisser payer, aussi se taire tandis que le garçon se trompe - dit qu’on se fout de lui - mais non ! oh mais- prenez une grande inspiration, réalignez vos chakras si ça vous chante mais après ça prenez ma carte ! Alphonse change de couleur - coupe court à la tirade - immobile à sa place lui le toise ébahi, bah qu’est-ce qu’il a ?

on ne saura pas ;
car avant tu l’attrapes en chiffonnant ses fringues, également son air à le traîner ailleurs, sans soin - il s’en offusquerait s’il avait une minute - n’a qu’une demi-seconde pour reprendre ses trucs, renverse le tabouret lorsqu’il en tire sa veste ;
et vous sortez.

claquent les battants saloon, une fois, deux fois - cla-clac,
cla-clac - chaque fois moins fort jusqu’au calme complet ;
un blanc.

blasé. un putain de touriste n’atteint pas son image : il l’a flegme, se l’arrange, remet l’ordre aux cheveux en y passant les doigts et, tant qu’on y est dehors, il feint de s’aérer. c’est tout un cinéma dans la décontraction. c’est trois pas en avant sans t’accorder un œil, la tête haute arrogante, qui le mènent presqu’au bord des quelques marches en bois. il ne s’y assoit pas, s’y plante seulement, pour pousser un soupir en toisant l’horizon. ahh… et sur ce, volte-face. c’était quoi son problème ? qu’il demande indolent, comme s’il avait tout fait dans les règles de l’Art. est-ce qu’il est… ? sans finir ; au lieu de dire il porte son index à sa tempe, y décrit des spirales ; est-ce qu’il est… fou ? arriéré ? le geste a mille sens. il l’arrête et n’attend pas d’écho réellement, fouille plutôt dans ses poches - en ressort un paquet de cigarettes souple, des Player’s Number Six entièrement blanches - la bouche embellie d’une, il voudrait l’allumer. marmonne, du feu, du feu, j’en ai… oublié sur le bar. oh ça c’est la meilleure. là vraiment c’est parfait. tout l’embête parfaitement pour qu’il se permette, enfin, l’attitude qui tique et les yeux au ciel ;
la main tendue vers toi dont la paume quémande, un briquet, vous avez ? ou même des allumettes au point où l'on en est - je suis touriste, mais je m’adapte - qu’est-ce que vous avez dit à propos de ma carte ? le terme connerie lui traverse l’esprit, comme une étoile filante - ses paupières sont deux fentes à ce moment précis - enfin, qu’importe, donnez ce que vous avez. Royal capte au final le brillant de ton badge ... ah.

le silence qui s’ensuit est plein d’embarras rogue,
ponctué ça et là par les éclats de verre
à l’intérieur du rade.
[ sinclair — saloon — début septembre ]
cactus

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Sinclair Ipkiss
MEMBRE DU STAFF
Sinclair Ipkiss
PRONOMS : he — him
DATE DE NAISSANCE : 14/05/1938
ÂGE : 31 ans
OCCUPATION : forain (propriétaire du stand de tir à la carabine à la foire)
MBTI : ENTP
AVATAR : David Bowie
FACECLAIM : David Bowie
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PSEUDONYME : neosen
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Lun 2 Oct 2023 - 12:10

On ne peut pas dire que Sinclair porte ces gens dans son coeur. Il pense qu'on devrait sûrement les enfermer quelque part, réguler leurs voyages et leurs libertés car les super-héros sont bien plus confortables dans une case de comics que dans une vraie ville. Alphonse, bien qu'il lui soit sympathique, ne fait pas exception à la règle. Ces histoires de surhommes, elles lui filent une sacrée frousse - être dédaigneux à leurs propos est sa seule protection. Ce ne serait pas la première fois qu'on le pointerait du doigt comme un sale connard arriéré de toute façon. Alors, quand le jeune touriste sous-entend que ceux-là sont juste fous, Sinclair se contente d'un haussement d'épaule indifférent - il n'a pas le coeur de lui expliquer, ni de le mettre en garde. Par contre, il se moque. « Tu sais vraiment pas où tu viens de foutre les pieds, hein ? » La bêtise le fait rire, autant que l'idée de continuer à alimenter son ignorance. Il n'explique rien, ne le met pas en garde. Il n'encourt pas vraiment de danger pour le moment. Alphonse est en train de passer ses nerfs sur le mobilier du saloon qu'il faudra retaper dans la semaine pour accueillir d'autres ignorants venus des quatre coins des États-Unis. Le maire doit être rassuré : les touristes reviennent. Ses précieux touristes.
Sinclair aimerait le détester, lui et ses convictions, mais ce sont les touristes qui payent aussi les stands à la foire. Les habitants de la ville se sont fait aux entourloupes. C'est dommage.

La vue de la cigarette le happe d'un coup. Ce n'est pas le vice qu'il condamne le plus. En vérité, Sinclair s'assure toujours de s'asseoir près des gros fumeurs au café ou au restaurant afin de s'intoxiquer les poumons à distance. Il se couche moins coupable comme ça, car il n'a rien tenu entre les lèvres qui a le sale goût de la nicotine. Mais là, c'est trop proche. Assez pour rendre sa réponse catégorique. Il profite que l'information de son badge soit partagée pour attraper la cigarette de sa bouche et de la casser en deux. D'un geste sec (comme ils le sont tous pour Sinclair), il l'envoie sous son talon et la réduit en bouillie. « Je te sauve d'Alphonse et de ton cancer. Ça va te coûter cher. » Raille-t-il avec des airs de faux frère aîné plein de bonnes intentions. « Et ta carte te servira pas à grand chose dans ce coin de la ville. C'est pas Vegas ici. » Rappelle-t-il. « C'est plus comme... Le Gotham City des ploucs. »
D'ici, c'est difficile à comprendre. La ville n'a rien d'enchanteur, si ce n'est que tous les artifices voués à mentir aux étrangers. Dans quelques décennies, sûrement lorsqu'eux seront vieux et peut-être morts, Millden trouvera un charme dans la nostalgie - pour le moment, elle n'a rien de fascinant. Si ce n'est que ces portes gigantesques qui semblent parfois observer la ville au loin. Sinclair n'aime pas beaucoup les fixer en retour.
« Alphonse est un vrai volcan. Il essaie de canaliser ses colères, mais y'a toujours des petits cons dans ton genre pour tout foutre en l'air. Et s'il fout tout en l'air, j'aurais plus mon café gratuit. » En pensant aux nombreux cafés qu'il a ingéré au cours des dernières heures, Sinclair devient pâle et nauséeux. La tachycardie refait son petit effet. Il fait mine de s'éventer pour faire passer le coup. « Putain, quelle soirée... » Et au bout du compte, il se présente : « Sinclair Ipkiss. »


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